Sois sage et tais toi...
En ce jour où l’on est censé commémorer la fin de l’esclavage, permettez moi de faire le trouble fête en rappelant que l’esclavage humain est encore très loin d’avoir disparu. Revenu sous une nouvelle forme, l’esclavage moderne asservi plusieurs centaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Les champs de cotons et les fouets ont laissé la place aux usines de travaux forcés et à la prostitution. L’UNICEF ne recense pas moins de 246 millions d’enfants astreints au travail. 246 millions d’âmes innocentes à qui l’on vole leur jeunesse, leur innocence, leur vie…
Ces victimes de la barbarie humaine sont utilisées comme du vulgaire bétail pour des travaux dangereux, et de manière irresponsable par des hommes sans scrupules aucun, prêts à briser la vie d’une main d’œuvre bien trop bon marché pour s’en priver ! Prostitution, travaux agricoles, pornographie, artisanat, travail à la chaîne ou encore vendeur ambulant, telles sont les tâches auxquelles sont asservis ces enfants qui sont trop souvent vendus par leurs parents afin d’effacer une dette ou pour pouvoir nourrir le restant de la famille. N’ayons pas peur des mots, l’esclavage des enfants est un mal bien présent en ce XXème siècle et que tout Etat moderne se doit de combattre, afin que les droits de l’enfance soient enfin respectés et appliqués, de sorte que la jeunesse puisse être vécue de manière heureuse par ceux que l’on a trop souvent brimé pour servir sa majesté la sacro-sainte productivité !
« L’humanité se doit de donner à l’enfant le meilleur d’elle-même ! »,
préambule de la Déclaration des droits de l’enfant.
Face cachée de la mondialisation ? Retour de bâton d’une consommation effrénée ? Conséquence d’une course au profit démesurée ? Sûrement les trois à la fois… Toujours est il que « l’esclavage moderne » peut être assimilé à un sous produit du capitalisme et plus foncièrement au néo-libéralisme sauvage et immoral. Partout les exploiteurs usent des mêmes méthodes, à savoir qu’ils font miroiter aux familles une amélioration de leur condition de vie, gagne la confiance des parents par une petite somme d’argent et finalement obtiennent les enfants en leur promettant de leur trouver un travail. L’argent, toujours lui… Car qui d’autre pourrait pousser à abandonner la chair de sa chair ? Non les parents des pays pauvres ne sont pas plus monstrueux que les autres, seulement ils sont confrontés à des problèmes qui les dépassent… Un autre problème est récurrent : le manque d’éducation. Ces enfants sans savoirs ne se voient offrir qu’un triste avenir sous le joug d’un bourreau, tortionnaire primitif, qui n’aura d’inquiétude que pour la rentabilité de son facteur de production. Quelles solutions faudrait il donc apporter pour vaincre ce mal dont souffre la Terre entière, pays occidentaux compris (dans une bien moindre échelle bien sûr) ? L’UNICEF se bat pour que soient respectées les différentes conventions internationales, pour donner aux enfants du monde entier la possibilité et la chance de vivre décemment leur jeunesse, leur donner les moyens de s’épanouir, de s’instruire et de sortir de cette pauvreté à laquelle ils sont promis si personne n’agit !