Front populaire
Il y a quelques jours, nous fêtions (enfin pas tous… mais moi oui !) l’accession au pouvoir de la coalition de gauche nommée Front Populaire. Le Front Populaire, composé du PCF, de la SFIO, de l’Union Socialiste Républicaine, et du parti Radical, gouverna la France de mai 1936 (d’où l’anniversaire…^^) à avril 1938. Ainsi, pour la première et l’unique fois dans l’histoire de la IIIème République, un gouvernement à dominante socialiste s’empara du pouvoir, avec à sa tête l’emblématique Léon Blum, et va lancer une grande série de réformes qui bouleverseront les conditions de travail des salariés français. Les raisons qui amenèrent la victoire de la gauche furent bien évidemment la crise de 29 et le marasme économique qui s’en suivit, la montée d’Adolf Hitler, la présence de ligues d’extrêmes droites toujours plus nombreuses et le formidable désir et besoin de changement exprimé par les ouvriers confrontés au chômage, à la précarité et à l’exploitation… bien loin des promesses faites par le libéralisme des années 20 ! Ainsi, submergés par un mouvement de joie et d’espérance, près de 2 millions d’ouvriers français se mirent en grève afin d’obliger le patronat à négocier avec l’Etat. C’est ainsi que naquirent les célèbres Accords de Matignon de 1936. Ces accords prévoyaient entre autre, une hausse considérable des salaires (de 7 à 15%...), la reconnaissance du droit syndical et surtout, une réduction du temps de travail ! En effet, la semaine de 40 heures est créée et est accompagnée de 15 jours de congés payés. Grâce à ces mesures aussi novatrices que providentielles, les ouvriers découvrent les joies des week-ends à la mer, des loisirs et améliorent ainsi considérablement leur style de vie ! Car le Front Populaire va n’avoir de cesse d’œuvrer pour le développement des loisirs, des sports et du tourisme mais aussi pour l’éducation. C’est alors que les petits français se virent dans l’obligation d’aller à l’école jusqu’à 14 ans, que les collections des musées furent enrichies, que les transports publics furent développés et démocratisés. En bref, le Front Populaire a permit une « éclaircie dans les vies difficiles » comme l’a résumé Léon Blum. Pourtant, bien que fort nécessaire à l’époque, une telle gauche est elle souhaitable aujourd’hui ? Une gauche qui chamboula les conditions de vie et qui substitua à l’exploitation patronale un épanouissement personnel. Aujourd’hui, le contexte historique a changé, les mentalités ont évolué et on ne trouve l’exploitation des vilains patrons contres les pauvres ouvriers sans défense que dans les page de l’Humanité… C’est pourquoi je pense que loin d’une gauche qui fait rêver en promettant l’eldorado, le PS doit désormais présenter un projet réaliste, pragmatique et réalisable ! Les socialistes et leur premier secrétaire en tête se sont trop longtemps contentés d’essayer vainement de faire rêver les français… il est désormais temps de leur ouvrir les yeux !
Face à la mondialisation et le retard que l’Europe est en train d’accumuler, il me paraît évident que l’on doit admettre que la flexibilité sera plus qu’une compétence, mais une exigence… Promettre de réduire le temps de travail encore et toujours comme peux le faire Mme Aubry ne mènera que dans une impasse ! Plus encore, il est grand temps de permettre une plus large qualification et une meilleure orientation afin de combler les quelques centaines de milliers d’emplois vacants… De plus, le travail mérite une bien meilleure reconnaissance que celle qu’on lui accorde actuellement. Pourquoi voudriez vous que des gens, malgré toute la meilleure volonté du monde, s’embêtent à travailler, se confrontent aux mépris de certains employeurs, se fatiguent, soient en proie au harcèlement psychologique pour un salaire de misère alors qu’en étant un peu débrouillard, ces même personnes pourraient vivre grassement d’allocations et autres aides en tout genre ??? Non vraiment notre société souffre d’un mal profondément ancré : l’assistanat à outrance et, de ce fait, paralysant !
Bien loin de moi l’idée de remettre en cause tous les systèmes d’aides acquis âprement, loin de moi l’idée de remettre le sort de me compatriotes aux mains des seules lois du marché… non bien évidemment, la France est et doit rester un Etat social ! Mais la justice sociale trouve t’elle sa légitimation lorsqu’une famille qui travaille d’arrache pied, qui a fait 3 enfants comme on lui avait demandait (oui elle voulait en faire 2,6 mais elle a pas trouvée la virgule…), qui paie des impôts plus qu’elle ne le peut et qui galère pour boucler ses fins de mois, soit saignée à ce point afin de financer des personnes qui n’ont pour handicap que leur seule fainéantise ? Non… La conception de la justice sociale que je me fais en est toute autre ! Et c’est en ça que le PS doit œuvrer, faire en sorte qu’il y ait une vraie justice, faire en sorte que les travailleurs voient leur quotidien s’améliorer, faire en sorte qu’une majorité de français cesse de payer la note d’une minorité parasite ! Car tirer des plans sur la comète en promettant un retour divin de la croissance c’est bien beau… mais la croissance ne se fait pas sans travail !
Ainsi, promouvoir le travail par une meilleure répartition des richesses créées, par une meilleure considération, par un retour de la mobilité sociale et non en s’acharnant de manière pitoyable sur Sarkozy, non plus en gesticulant comme un pantin à l’assemblée nationale faisant passer le débat démocratique pour une réédition du muppet show mais surtout en s’attaquant aux réels problèmes qui rongent notre société ! Même si je ne suis pas un nostalgique des années 30, je trouve tout de même qu'il est bien loin le temps où une gauche unie rassemblait les français sous un projet d’avenir réaliste, novateur et ambitieux…