Le capitalisme a t'il un avenir?
A l’heure où la moitié de la population vit avec moins de 2 $ par jour, où les industriels assassinent mère Nature, où la seule valeur de l’argent supplante tous ce que l’Homme recèle de plus humain et où les hommes ne sont plus considérés que comme une simple force de travail ajustable à la merci de l’actionnariat, il est grand temps de se demander quel intérêt peuvent bien trouver les hommes à soutenir un tel système qui, mis à part sa déchéance, ne lui apporte rien ?
Tout d’abord je ne pense pas que l’homme soit de nature masochiste, c’est donc qu’il trouve en ce système des bienfaits… Alors oui, ne nous voilons pas la face, il est toujours agréable de profiter de la société de consommation et d’avoir tellement de choix que, quand l’on part acheter une simple baguette à la boulangerie, on revient avec une voiture (et un crédit…^^ En plus on se fait engueuler parce qu’on a oublié de ramener le pain ! >_<) ! Je pense qu’il n’y a pas de débat là-dessus, nous sommes tous coupables, collabo, (victimes ?) de la société de consommation car il va sans dire qu’une société de consommation sans consommateurs ne va pas bien loin…
Mais à une époque où les politiciens ne parlent que de mondialisation, essayons tout de même de voir si tout le monde s’accommode de cette situation. Je ne suis pas bien sûr que l’ouvrier indonésien qui se fait exploiter chez Nike, que la thaïlandaise de 15 ans qui vit du tourisme sexuel ou que le pauvre bougre de Dallas qui se voit refuser des soins médicaux à cause du coût exorbitant de l’assurance médicale aux USA, partagent notre point de vue de privilégiés… Privilégiés ? Pour combien de temps encore vu le virage ultralibéral qu’est en train d’effectuer notre société…
Tout comme la pensée de Marx fut détournée à de mauvaises fins, il semblerait aujourd’hui que les propos de Smith soient interprétés de manière à légitimer une recherche incessante et toujours plus inhumaine du profit ! Tout du moins, il est désormais clair que le capitalisme n’a pas su s’adapter aux nouvelles dynamiques mondiales et aux nouveaux enjeux primordiaux que sont la protection de notre environnement, la défense effective des droits de l’homme et enfin le récurrent problème de l’épanouissement de l’Humanité ! Mettre fin au capitalisme sauvage ? D’accord ! Mais par quoi le remplacer ?
Le communisme ayant largement démontré ses lacunes et son incapacité à atteindre ses buts, nous nous trouvons dès lors confronté à une impasse politique qui naît de l’absence de nouvelles solutions critiques au capitalisme. D’avis personnel je dirais que l’humanité a le droit de faire des erreurs (stalinisme, nazisme, bonapartisme…) mais qu’elle ne doit avoir de cesse de toujours chercher à améliorer ses conditions de vies et que la quête du bonheur commun ne doit en aucun cas devenir une quête vaine ! Or aujourd’hui, l’absence patente de critique laisse au capitalisme la voie libre à toutes les dérives…
Se présente à nous la solution d’une grande révolution mondiale où on tordrait le cou à tous ces bourgeois des temps modernes et où l’on effectuerait ENFIN une répartition plus égalitaire des richesses ! Mais cela me paraît aussi utopique qu’extrémiste et j’irais même jusqu’ à dire que tant de violence est à exclure de nos réflexions modernes. De toute façon personne ne prendrait le risque de perdre son petit confort au profit d’un avenir plus qu’incertain ! Alors que faire ? Rester spectateur d’une telle injustice en espérant qu’on puisse finir notre petite vie monotone, entouré de tous nos objets futiles et bien se garder d’engager toute réforme qui pourrait nuire à nos intérêts personnels ?
Peut-être est il temps pour le capitalisme d’évoluer vers une forme plus juste en prenant en compte certaines propositions des alter-mondialistes comme la taxe Tobin, et surtout, réussir ENFIN à comprendre le fait que même les habitants des PED et du tiers-monde sont des hommes et que par conséquent ils méritent d’être traités comme tels ! Car au départ, le libéralisme était censé aider les pays « en retard » à se développer et permettre à leur population d’accéder à un niveau de vie correct… Force est de reconnaître qu’après deux siècles d’un libéralisme toujours plus grandissant le résultat est plus que discutable…